Business & Marketing

Vivre de la photo de mariage

A l’occasion de la sortie de son livre « Vivre de la photo de mariage » aux Editions EYROLLES, Portrait ou Paysage a eu la joie d’interviewer Christophe Flers, photographe spécialiste du mariage, récompensé en tant que « International ISPWP Award Winning Wedding Photographer« , ainsi que « Best of the Best Junebug Weddings 2010« .

 Vivre de la photo de mariage

Ton histoire. Qui es-tu ?

Bonjour, je m’appelle Christophe Flers, et je suis photographe spécialisé dans le mariage. J’habite à Amiens avec femme et enfants… Assez classique pour un trentenaire (bien avancé déjà…).

Vivre de la photo de mariage

Ton parcours. Comment la photographie est entrée dans ta vie ?

J’ai découvert la photo un peu «par hasard». J’ai toujours voulu , depuis tout petit, être «un artiste», faire quelque chose de beau avec mes mains. J’ai essayé un peu tout, mais j’étais frustré car je n’arrivais à rien, quelque soit le média utilisé (dessin, peinture, sculpture, etc…). Puis est arrivé un appareil photo dans ma vie, et je ne m’en sortais pas trop mal (c’était «moins pire», disons…). Alors voilà, je me suis mis à photographier. Faisant parti à l’époque d’un groupe et d’une «scène», je me suis mis naturellement et simplement à photographier des concerts, mêlant ainsi deux passions qui se sont nourries entre elles, la musique et la photo (d’ailleurs, nostalgique, j’ai retrouvé et remis en ligne il y a quelques mois mon site très «2000’s» : http://christophe-flers.com/kphotos).

Vivre de la photo de mariage 

Ton style. Portrait ou paysage ?

Sans nul doute paysage. Un sujet, certes, mais aussi un contexte. J’ai du mal avec les images trop centrées sur un sujet. J’aime en savoir plus, j’aime donc en dire plus.

Ce que j’aime surtout, c’est montrer les liens. Pour moi, un sujet, ça ne se réduit pas à une personne, ni à une action d’ailleurs. Ce qui compte, c’est le lien entre deux personnes. Ce lien peut bien sur être simplement dans un échange de regard, mais pas seulement. Un geste, une attitude, une position de main, etc. C’est ce que j’aime et que je recherche dans le mariage. Les liens entre les gens. Parce que ce jour là, avec la symbolique de la transition, il se passe des choses extraordinaires entre tous les acteurs du mariage : entre les mariés bien sur, mais aussi avec leurs parents qui «transmettent» et avec leurs amis qui «témoignent». C’est toute une vie, une histoire familiale qui se concentre sur une journée. C’est l’axe que j’ai choisi pour travailler et «laisser une trace» dans cette famille.

 

Tes choix. Argentique ou numérique ?

Numérique. J’ai eu le plaisir de travailler en argentique quand j’étais photographe de concert (amateur) et je suis content d’avoir vécu cette expérience. Aujourd’hui, je suis heureux que le numérique existe car il permet de faire des choses impossibles il n’y a pas si longtemps que cela… Comme travailler sans flash à l’église, et même à la soirée quand la lumière ambiante est bonne. Le numérique nous offre une liberté et une efficacité qui permettent de faire des choses fabuleuses. Au delà de cela, les progrès en autofocus et en mesure de la lumière font que la créativité est moins limitée par la technique, et cela ouvre les portes de la photo à des «non techniciens», ce qui a apporté à la photo un bon bol d’air frais. Je sais que quelques bougons ne sont pas contents et préféraient sans doute quand la photo était réservée à une «élite» qui savait travailler «tout en manuel», mais pour ma part je suis ravi que l’outil se soit démocratisé. Cela ne laisse pas le choix aux pros : se démarquer (par la qualité de son travail et de son service), ou se noyer (littéralement parfois) dans la masse.

Vivre de la photo de mariage

Tes choix. Lumière naturelle et/ou artificielle ?

Forcément naturelle. Cela dit, je suis en train de travailler et de réfléchir à une utilisation, quand il le faut, de la lumière artificielle. Jusqu’à il y a peu, en reportage, on pensait au flash quand la quantité de lumière manquait. Aujourd’hui, ce n’est guère un soucis. On travaille à 12 800 iso, et avec une optique ouvrant à 1,4 on peut quasiment faire des photos dans le noir !!

Le problème est donc plutôt la qualité de la lumière… Pendant la journée, le soucis ne se pose pas trop, en sachant se positionner en fonction de la lumière, en extérieur ou en intérieur, on arrive toujours à faire de belles choses.

Par contre, en soirée, ce n’est pas le même topo. Nous sommes face à une lumière artificielle qu’on ne maitrise pas (plafonniers, ou ambiance créée par le DJ, le plus souvent à base de LED), et là, c’est le drame. On a beau se positionner comme on voudra, c’est moche. D’où une réflexion à avoir sur l’apport d’une lumière de qualité lors des soirées sans que cela soit trop intrusif (comme un coup de flash). Je suis donc en plein réflexion (et tests) sur l’usage d’une lumière continue en soirée.

L’idéal étant bien sur d’avoir une mise en lumière bien équilibrée, réalisée par un vrai professionnel qualifié, mais en France cela reste très, très rare, même sur les très beaux mariages.

Vivre de la photo de mariage

Ton livre: Vivre de la photo de mariage. Pourquoi ?

Ce projet est né d’une demande de l’éditeur, Eyrolles, qui souhaitait un livre sur le sujet de la photographie de mariage. J’ai fait, il y a quelques années maintenant, une interview pour l’émission déclencheur (http://www.declencheur.com/photo/emission/note/photo-aussi-metier) qui a été entendue par mon éditrice, et ce fût le début d’une belle aventure. Bien qu’il soit né d’une «commande», j’ai eu la liberté d’y parler de ce que je voulais, d’aborder le sujet comme bon me semblait, et je suis heureux d’avoir pu développer au maximum des choses qui pour moi sont importantes, au delà de la «photo» : être photographe de mariage, c’est être un professionnel. La photo devient votre «profession», et cela engendre tout un tas de choses qui vont au delà de simplement produire des images : calculer une rentabilité et un prix, se mettre en avant (se vendre), faire des devis et des contrats, être à l’écoute de ses clients, être à la hauteur des attentes, livrer de belles choses, etc. Et tout cela bien sur tout en étant rentable et sans que cela ne pèse trop sur votre vie privée.

Être photographe professionnel, ce n’est pas forcément être meilleur qu’un photographe amateur… C’est en vivre, et cela implique donc de se vendre.

Ce n’est pas forcément désagréable, il faut simplement aimer plus que la photo, il faut aussi aimer entreprendre, et bien sur aimer, par dessus tout, les mariages !!!

Vivre de la photo de mariage

A qui s’adresse ce livre ?

Il peut servir de point de départ pour quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’aventure et devenir photographe de mariage. Il pourra lui apporter des bases pour bien commencer et ne pas faire les erreurs que j’ai pu faire quand moi même j’ai commencé !!!

Il peut aussi être une bonne source d’informations pour des photographes ayant déjà de l’expérience, mais qui souhaitent découvrir une autre façon d’appréhender leur sujet de prédilection…

Vivre de la photo de mariage

Ton livre: Vivre de la photo de mariage. Peux-tu nous en dire un peu plus sur son contenu ?

J’ai essayé (et ce n’est pas facile !) de traiter tous les aspects de la profession de photographe de mariage. En partant d’un prospect qui vous contacte jusqu’à la livraison final d’un produit en passant bien sur par la gestion du jour J. L’idée n’est pas d’apprendre à faire des photos, si ce n’est pas encore fait, il existe déjà de nombreux ouvrages généralistes pour apprendre ce que sont une vitesse et un diaphragme, et surtout comment apprivoiser la lumière. L’idée est plutôt de faire une présentation globale du métier de photographe de mariage, avec tout ce que cela comporte. Il faut se positionner dans un marché (hyper saturé aujourd’hui), se faire connaitre, bâtir une offre tarifée, trouver son styles, faire de belles images (quand même !!), gérer son temps de travail, etc etc.

J’apporte une expérience et des conseils, et j’espère qu’ils apporteront des réponses à ceux qui souhaitent se spécialiser dans la photographie de mariage.

Voilà en exclu le sommaire : http://www.christophe-flers.com/bouquin/Vivre-de-la-Photo-de-Mariage-Sommaire.pdf

Vivre de la photo de mariage

Tes projets. As-tu d’autre(s) projet(s) en préparation, ou réflexion ?

J’ai toujours 10 000 choses en tête (pas toujours en rapport avec la photo de mariage d’ailleurs), j’ai peur d’ennuyer tout le monde si je commence à parler «projets» !! Par contre, pour ceux qui le souhaitent, je propose, une ou deux fois par an, un workshop où j’essaie d’apporter des pistes aux photographes de mariage (confirmés ou en devenir). Il y en a un bientôt (les 16 et 17 Décembre), toutes les infos sont ici : http://workshop.christophe-flers.com.

 

Vivre de la photo de mariage

Vivre de la photo de mariage

Tes conseils pour les photographes qui nous lisent :

Ils sont dans le livre ;)

Plus sérieusement, deux questions fondamentales, essentielles, qu’il faut se poser avant de se «lancer» :

–  Pour qui faites vous des photos ? En tant que photographe de mariage professionnel, vous avez des clients, des gens pour qui vous travaillez et il faudra donc avant tout travailler pour eux, pour les satisfaire. Il y a donc une alchimie, un équilibre à trouver pour que ce que vous faites plaise à vos clients (et vice versa). N’oubliez jamais que la finalité de votre travail est de satisfaire des clients exigeants.

–  Que vendez-vous ? Vous ne vendez pas des photos, «vous vendez ce que la photo apporte à vos clients» (André Amyot). Alors, vous, quel regard portez vous sur le mariage, quel point de vue différent et unique ? Qu’est-ce que vous pouvez apporter aux gens ? Cette question va au delà d’une technique photographique et même au delà du «marketing». A mon sens, pour être un «bon» photographe de mariage, il faut aller chercher profondément en soi pour affûter notre regard sur cet événement familial hautement symbolique, aller chercher dans notre rapport avec la famille et avec le couple un point de vue dans lequel nos futurs mariés vont se reconnaître.

 

Christophe Flers

Website

ispwp

1 Comment

  1. J’ai acheté son livre pas plus tard qu’hier et il est top!!
    Merci pour cet article!!
    Dommage qu’il soit si loin, le Workshop m’aurait beaucoup intéressée…

Write A Comment