Un livre à découvrir : Etre photographe portraitiste
Paru aux Editions Eyrolles, ce livre vous donne des pistes pour vivre de la photographie de portrait et s’ajoute à notre bibliothèque pour photographes PoP ! Sarah Tailleur, talentueuse photographe Canadienne et l’auteur de ce livre nous a accordé une interview pour en savoir un peu plus sur son parcours…
Ton histoire. Qui es tu ?
Je suis née à Québec, au Canada en 1989. Ce qui me donne aujourd’hui 25 ans. Je suis cadette d’une famille de 3 enfants et proviens d’un milieu modeste côtoyant différentes cultures et classes sociales. Plutôt de nature timide à l’enfance, j’adorais dessiner et me créer des mondes imaginaires. Par la suite, j’ai étudié la musique tout au long de mon adolescence et je jouais du saxophone alto dans l’orchestre de l’école. La musique n’était pas nécessairement une passion pour moi, mais elle me permettait de vivre des expériences que seules les études en musique pouvaient m’offrir. Que ce soit les voyages scolaires ou les spectacles musicaux. L’adolescence n’a pas été une période nécessairement facile pour moi, comme pour plusieurs j’imagine… J’étais une adolescente très impulsive, émotive et parfois colérique. Je passais rapidement d’une émotion à une autre et pouvais exploser à tout moment. C’est aussi une période où l’art a pris une place importante dans ma vie que ce soit par l’écriture ou le dessin. L’art soignait souvent mes tourments. J’ai ensuite réalisé des études de 3 ans pour obtenir un diplôme en graphisme, puis un autre 3 ans à l’université afin de réaliser des études en Design graphique.
Du point de vue plus personnel, je suis maman d’une petite fille de 1 an et en couple depuis 8 ans avec le papa de celle-ci. Si j’avais à me décrire en quelques mots, je dirais que je suis quelqu’un de perfectionniste, près de mes émotions (parfois trop !) et j’adore tout ce qui touche le marketing et le lancement d’entreprise. Pour moi, ça occupe une sphère aussi importante que la photographie dans ma vie. J’aime aussi beaucoup le chocolat (parfois trop aussi !) et j’adore passer du temps en pyjama à écouter des séries américaines ou à simplement écouter le silence.
Ton parcours. Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
L’art a toujours fait partie de ma vie, principalement par le dessin. La photographie, quant à elle, a fait son entrée beaucoup plus tard dans ma vie. À l’adolescence, je commençais mes premiers tests photo avec un appareil automatique. Ils avaient pour but principalement la mise en scène, les maquillages et la création de lumière puisque l’appareil n’avait rien de professionnel, ni même un mode manuel. Je réalisais aussi beaucoup de montage photo avec des logiciels gratuits. Rarement très réussis, mais j’aimais déjà traiter les images. Ensuite pendant mes études en graphisme, j’ai suivi mes premiers cours de photographie. Expérience que j’ai adoré ! C’est pour cette raison que j’ai postulé pour un emploi à temps partiel comme photographe dans un studio de photographie de centre d’achats. Poste que j’ai conservé tout au long de mes études (environ 2 ans). Une fois mes études terminées, j’ai travaillé comme graphiste dans la fonction publique, mais la photographie me manquait. Mon conjoint a donc financé l’achat de mes premiers équipements et il m’a fait confiance. Je lui en serai éternellement reconnaissante. J’ai donc démissionné de mon emploi pour devenir photographe indépendante.
Ton style. Portrait ou paysage ?
Comme je le disais, le dessin a été la première forme d’art qui a fait son entrée dans ma vie. Je me plaisais beaucoup à dessiner des portraits, des gens, le plus réalistement possible. Je trouvais les paysages peu attrayants, j’avais besoin de vie, de traits et de regards. En photographie, ça été la même chose, j’ai découvert une manière encore plus réaliste de créer des portraits. J’aime aussi le contact humain que le portrait procure. J’en ai besoin et sans modèle, je ne peux être la photographe que je suis aujourd’hui.
Tes choix. Argentique ou numérique ?
J’ai débuté mes premières expérimentations avec l’argentique. Ça été le coup de foudre. D’écouter de la musique à tue-tête dans mes oreilles, de passer du temps en tête à tête avec les chimies, dans le noir. J’aimais beaucoup cet aspect et la tranquillité de la chambre noire. Toutefois, le numérique me permet plus de jeu, mais aussi d’ajouter le post-traitement qui est un élément que j’affectionne particulièrement.
Tes choix. Lumière naturelle et/ou artificielle ?
Mon premier amour a été pour la lumière artificielle puisque c’est avec celle-ci que j’ai commencé. Elle permet de contrôler l’ambiance d’une photographie de A à Z et d’être réellement maître du résultat. Cependant, la lumière naturelle apporte une douceur et de la profondeur que la lumière artificielle casse parfois. Je ne pourrais pas créer et repousser autant mes limites sans l’une ou l’autre.
La photographie de Portrait. Pourquoi ?
L’écriture a toujours fait partie de moi. Écrire mes états d’âme, mettre les tâches que je dois effectuer par écrit pour mieux me retrouver, la poésie, les mots, mon blog… J’aime l’écriture et elle m’aide à me ressourcer. À faire du ménage dans mes idées ! Lorsque le projet de livre m’a été offert, je dois avouer que c’est un projet qui me trottait en tête depuis plusieurs années. Si ça pouvait être sur la photographie, c’était tant mieux ! Le métier que je pratique est méconnu et contribue à un grand nombre de préjugés. Je voulais qu’à la lecture de mon livre, les gens s’y retrouvent mieux par rapport aux différentes tâches qu’un photographe doit accomplir.
Des livres sur la photographie de mariage ou de paysages, il y en a des tonnes. Par contre, la photographie de famille, d’enfant ou de grossesse était rarement abordée et quand on en parlait, c’était beaucoup plus pour donner des trucs concernant la prise de vue que la gestion d’une carrière de photographe de famille. Je voulais donc explorer cette avenue pour donner des outils que je n’ai pas eu au début de ma carrière.
A qui s’adresse ce livre ?
Ce livre s’adresse principalement aux photographes (amateurs à professionnels) qui désirent en connaître un peu plus sur la gestion d’une activité professionnelle artistique. Principalement dans le but de devenir photographe portraitiste de famille ou d’enfant.
Peux tu nous en dire un peu plus sur son contenu ?
Tout d’abord, il faut savoir que ce n’est pas un livre dédié à la technique ou à la prise de vue. Vous ne découvrirez pas comment placer votre éclairage ou réaliser une retouche, mais plutôt comment agir avec le client pendant une prise de vue et gérer un calendrier de retouche. J’aborde plusieurs facettes traitant des études menant à la photographie, des qualités nécessaires, du marketing allant de comment cibler sa clientèle à développer des promotions qui l’atteindront, de la création d’une liste de prix, de la croissance de sa carrière jusqu’à la livraison d’un contrat. Bref, de sujets que je jugeais importants et souvent négligés dans la carrière d’un photographe.
Quels sont tes petits conseils pour les photographes qui nous lisent ?
D’être curieux et persévérants ! On ne devient pas un photographe en demande du jour au lendemain et on n’obtient pas l’expérience de 10 ans de métier en 2 jours. Même si on est à l’époque de la rapidité et de l’instantanéité, on ne peut pas aller plus rapidement que le temps. Si vous avez des questions, cherchez les réponses. Les réponses ne se trouvent pas dans la facilité, mais dans la recherche. Si vous ne maîtrisez pas un éclairage, regardez des vidéos, explorez votre équipement, faites des tests… Essayez et essayez encore plutôt que de chercher la recette magique, car elle n’existe pas. Malgré les filtres préprogrammés pour la retouche, les modes automatiques de votre appareil, la facilité du plagiat et tout ce qui aura pour but de vous faire économiser du temps, vous devrez mettre temps et efforts pour développer votre style et votre technique à vous. Évitez la lâcheté et prônez plutôt la curiosité !
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Chouette parcours du haut de ses 25 ans. Bravo à elle et à vous pour cet article !