Inès Millet - clichés de saveurs

Nous sommes heureuses d’accueillir aujourd’hui Inès sur le blog qui va nous parler de son activité de photographe culinaire. Elle nous a mis l’eau à la bouche grâce à ses photos et nous avons eu envie d’en savoir plus sur elle et son parcours professionnel. On lui laisse maintenant la parole ….

Je m’appelle Inès Millet, j’ai bientôt 37 ans, je suis mariée et j’ai un petit garçon de 9ans. J’habite dans une magnifique région, les Hauts de France, où la convivialité et le sens de l’accueil sont dans notre ADN.
Je fais de la photographie depuis que je suis enfant, j’ai toujours aimé l’image. J’ai eu mon premier vrai appareil photo en primaire. Je voulais conserver un souvenir de ce que je voyais. En tant que professionnelle, j’ai démarré en 2013. Comme beaucoup de photographes j’ai commencé par la photographie sociale. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser des reportages pour des mariés, des jeunes mamans, ou des familles. Ce qui m’animait, c’étaient les rencontres que je pouvais faire. Je suis quelqu’un qui aime le contact, et ce type de photographie me correspondait bien. A côté de cela, je travaillais aussi dans la communication&marketing pour une enseigne de distribution alimentaire.

Ce qui me fait vibrer dans la vie, c’est la créativité ! Imaginer que l’on peut laisser un espace considérable à tout ce qui nous passe par la tête. Je suis une femme de projet, j’adore la nouveauté, apprendre, et partager mes compétences. A mes heures perdues, j’anime également un blog voyage, “Les Millet du 62”, vous y trouverez des articles autour de nos bons plans. J’y parle de nos balades régionales, nos roadtrip et bivouac à travers la France et le monde. C’est une passion que l’on partage avec mon mari et mon fils. C’est également mon moyen de me ressourcer, de recharger les batteries, et de repartir sur le rythme endiablé de cheffe d’entreprise.

Ce qui me fait vibrer dans la vie, c’est la créativité !

Je me définis comme un soleil, remplie d’énergie positive à distribuer tout autour de moi. Je croque la vie à pleines dents. Je n’aime pas être seule, le comble du freelance, donc je m’entoure beaucoup. Je pense que ce qui nous définit vient des rencontres que l’on fait.
La chose la plus secrète sur moi, c’est mon côté sensible, seulement 2-3 personnes sont au courant de cette facette de ma personnalité.

Photographie

Je faisais de la photographie sociale depuis 2013 et celà jusqu’en 2018. Travaillant dans le domaine du marketing de produits, j’étais sensible à cette spécialité. Et grâce à mon blog voyage et aux affinités de mon mari pour la cuisine, j’ai décidé en 2019, de faire un combo ! C’était un gros pari, j’ai quitté mon CDI, pour me consacrer pleinement à mon activité de photographe. Je me suis lancée, j’ai ouvert mon studio photo culinaire en Hauts-de-France. J’ai donc choisi cette spécialité, non pas au hasard, mon chemin professionnel et personnel m’y ont amené.

C’est un cheminement plutôt logique quand on y pense.

Je puise mon inspiration dans ce qui m’entoure, au-delà de la photographie, lors de mes balades nature, les musées et expositions, les rencontres avec les artisans. Ma “touch” comme on dit, elle se trouve dans mon esprit créatif à raconter des histoires. Chaque détail est essentiel pour transporter le spectateur dans un univers gourmand. Je me suis appuyée depuis peu sur le travail de céramistes d’art. D’une part, ce sont de belles rencontres entre artistes, et d’autre part j’admire la beauté de leurs créations. Elles m’aident à sublimer mes recettes.

Quelle est ta définition du succès ?

Ha, c’est une vaste question, je ne le recherche pas forcément à grande échelle. Je pars juste du principe que tant que je peux vivre de mon activité, je suis la plus heureuse des freelances. Je dirais également que je suis très à l’écoute des projets de petites structures, et que je suis ravie quand je peux les accompagner dans la réalisation de leurs photographies culinaires.

Toi et l’entrepreneuriat, quelles sont vos relations ?

Je pense que j’ai toujours voulu entreprendre. J’ai fait partie de plusieurs structures associatives, j’aime le défi, le mode projet, où tout est à faire et à créer. Quand il y a des choses à lancer, c’est toujours moi qui prend le lead, qui prépare et amorce les différentes étapes. Alors, oui l’entrepreneuriat était en moi ! Le fait que j’apprécie construire les choses et établir une stratégie pour arriver à mes objectifs, c’est cela l’âme de l’entrepreneur.

As-tu fait un business plan ? Oui et non, j’avais réfléchi à toutes mes charges fixes et variables, et à ce que je devais dégager comme chiffre d’affaires pour être stable sur la première année. C’était un challenge, je quittais un CDI, donc je devais absolument avoir des revenus. Quand on se lance en freelance, on a toujours peur des rentrées d’argent, et je ne voulais pas que ce soit un frein. Je n’ai pas fait de coaching, mais je me suis entourée d’indépendants, pas forcément dans le milieu de la photo, avec qui j’ai beaucoup échangé. Aujourd’hui, il y a des groupes facebook très utiles ou encore la plateforme Empara, pour l’accompagnement. Et puis, je suis plutôt prévoyante, donc les deux premières années j’ai très peu dépensé, j’ai minimisé les charges, mais en les comptabilisant déjà dans mes tarifs. De ce point de vue là, mes clients n’ont pas constaté d’augmentation, et pour ma part j’avais déjà une vision du futur.

On est tous conscient que la partie définition de ses tarifs est difficile. C’est pour celà que de prendre en compte toutes ses charges professionnelles et personnelles, cela donne une bonne perspective sur ce que l’on doit gagner. Ensuite, il faut avoir une idée très précise, mon côté marketing qui revient, de son client idéal. Afin de lui proposer des offres qui lui correspondent et qui sont adaptées à son besoin.

Qui sont tes clients ? Je travaille principalement en local, très en proximité avec mes clients, en tout cas c’est comme ceci que l’entreprise a démarré. Mes clients sont des enseignes, des marques alimentaires, des agences de communication et des start-up FOOD.

Parlons un peu de ton matériel photo

Je suis une grande fan des objectifs à focale fixe. Je travaille avec un reflex CANON 6D, la première version, j’ai un canon 50mm f1.8, canon 85mm f1.8, sigma 100mm f2.8, sigma 35mm f1.4. Je travaille essentiellement en lumière naturelle, comme je le faisais lors de mes mariages. J’aime l’imperfection de la lumière, le fait qu’elle enlève le côté monotone d’une série de photographies. Elle est à mon sens plus expressive, et parfois la créativité s’impose à vous ;)

Pendant plusieurs années, je me suis formée grâce à des clubs photo aux côtés de passionnés, des stages et masterclass, mais aussi des articles de blog, puis est venue la plateforme Empara. Je reste convaincue que la pratique est essentielle pour progresser. Il y a cinq ans, sur la photographie culinaire, il n’y avait pas de contenu. C’était l’entraînement le moteur, en plus des livres de cuisine, des blogs, des émissions de TV, ou des dressages de chefs. En 2020, j’ai voulu compléter mes compétences photographiques avec celles de la cuisine. J’ai suivi une formation avec un chef étoilé pour apprendre les rudiments de la cuisine française. Comment travailler le produit comme les viandes, les crustacés, les poissons etc. Je n’avais pas le temps pour passer mon CAP, donc c’était une version accélérée. C’était très enrichissant, et cela ajoute une corde de plus à mon arc, que je peux valoriser auprès de mes clients, notamment dans la création de recettes. Ma passion pour la cuisine couplée à mon esprit créatif donnent de belles associations dans l’assiette.

Je crée beaucoup aussi au studio, en réalisant des fonds photo moi-même ou des accessoires de décoration. Je détourne également les objets de leur fonction première, pour en faire un accessoire culinaire. A titre d’exemple, le rayon bougies offre de belles pièces pouvant servir de contenants ;) Ce qui fait ma force également c’est la diversité de ma vaisselle, j’ai su créer une véritable caverne d’ali baba, pour coller à l’univers de tous mes clients.

Présente-nous ton espace de travail, ton studio

Le studio, j’ai eu quelques années pour le penser. Il ressemble exactement à ce que je voulais !

Dans la construction de notre maison en 2017, il était déjà dans les plans. Il est dans ma maison accessible par l’intérieur comme par l’extérieur. Je vous voulais énormément de luminosité, c’est pourquoi j’ai deux très grandes fenêtres (1m86 et 2m16) et que tous les murs sont blancs. J’ai créé trois espaces de shooting pour plus de flexibilité : 2 plateaux sur tréteaux, une vieille grande table de ferme, une desserte pour les photos de produits.Et d’un autre côté, j’ai mon espace bureau et rangements de mon administratif.

La partie que tout le monde attend le plus c’est mon espace vaisselle ! Il prend la plus grande partie du studio. J’ai deux murs complets de meubles avec toutes mes assiettes petites ou grandes, plates ou creuses, rondes ou carrées, mes bols, mes tasses, mes verres, mes petits contenants, mes planches à découper etc.

J’ai également des bacs de rangement avec les tissus, un autre avec les papiers, ou encore les rubans et autres accessoires. Et pour coller à la saisonnalité, je possède des éléments de décoration spécifiques comme Pâques, Noël, l’automne ou Halloween.

Il me fallait donc beaucoup d’espace pour ranger tout mon matériel et pour pouvoir réaliser les shooting. Vous me direz, et ta cuisine ? et bien je me sers de celle de ma maison. Là aussi, j’ai beaucoup d’ustensiles ou d’appareils. C’est un sacré investissement, sauf que mon mari étant passionné de cuisine nous avions déjà énormément de matériel. Je vous l’ai dit, rien n’est un hasard ;)

Projets perso

J’ai un autre projet personnel qui me tient à coeur depuis un an, c’est mon podcast “Les Saveurs”. J’adore ce format de discussion. Je l’ai créé pour continuer à m’enrichir des belles rencontres dans ma région. Je pars interviewer des professionnels du monde culinaire. Toutes les personnes qui touchent de près ou de loin à la cuisine. Souvent, seulement les chefs de restaurant ou pâtissier sont interrogés. Sur ce média je m’intéresse à tous, brasseurs, cavistes, céramistes, décorateurs etc. qui exercent avec ou pour le monde de la FOOD. Nous avons des professionnels passionnés qui méritent aussi leur mise en lumière.

Disponible sur les plateformes d’écoute (Applepodcast, Spotify, Deezer, Soundcloud) : https://smartlink.ausha.co/les-saveurs

As- tu un rêve professionnel ?

Je rêve de réaliser un livre, autour justement des professionnels de la cuisine de ma région. Créer ensemble un ouvrage sur la cuisine régionale au travers des histoires des uns et des autres, mais surtout de leur talent créatif. Alors si des maisons d’édition entendent mon projet ;)