Inspiration

Photographie & poésie : le projet inspirant de Valérie Raynaud

Je suis Valérie, jeune maman, j’ai grandi dans le sud de la France, où je vis toujours, plus précisément près de Montpellier entre montagnes et mer. J’aime beaucoup cet endroit, je suis très chanceuse ! J’ai rencontré l’homme de ma vie il y a 10 ans, sans qui je ne serai surement pas devenue photographe aujourd’hui. Son soutient m’est très précieux.

Après avoir acquis une Licence en Biologie, j’ai vécu 1 an à Londres en 2007 et, plus tard,1 an en Australie en 2010, ce qui m’a permis d’apprendre l’anglais et me sert encore aujourd’hui pour photographier des mariages anglais par exemple. Ce sont ces voyages qui m’ont fait réaliser que la vie est courte et que nous avons tendance à nous mettre nos propres barrières pour nous empêcher d’avancer. Le dernier voyage, en Australie, m’a appris à prendre du recul sur beaucoup de choses et c’est en revenant que j’ai décidé de tenter la photographie à titre professionnel. Je n’avais plus de barrières, mais plutôt la tête remplie de « Et pourquoi pas?« . Je crois que j’ai appris à avoir une certaine liberté intérieure et c’est quelque chose qui se cultive toute une vie.

Projet photo : Danse et flou artistique

Comment la photographie est entrée dans ta vie ?

Par ma fascination pour la nature qui nous entoure. Elle a ce pouvoir magique de nous reconnecter avec l’origine de tout, avec la vie elle-même. C’est en voulant l’immortaliser que j’ai acquis mon premier appareil photo quand j’étais adolescente. J’ai passé des heures devant des couchers de soleil, ou même dans mon jardin, le nez au sol, essayant de faire la meilleure image possible de la moindre fourmi ou fleur sauvage.

Pour que la photographie devienne mon métier, j’ai repris mes études en 2011 (après l’Australie donc) afin d’ obtenir un bac professionnel en photographie. Ce fut une vraie révélation pour moi car j’ai eu ce sentiment d’avoir enfin trouvé ma voie. Aujourd’hui, après 6 ans d’expérience, je peux dire que ce métier m’apporte beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé et je ne regrette pas ce choix de vie.

Quelle est ta spécialité ? Es-tu portrait ou paysage ?

Je dirais que je viens du paysage et que je ne me dirige doucement vers le portrait… Mais j’ai encore beaucoup à apprendre ! Le portrait est un domaine riche et passionnant qui m’attire beaucoup.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Ayant une mémoire plutôt visuelle, je ne retiens quasiment jamais le nom des artistes qui m’inspirent… Par contre, dès que je vois une image qui me parle, je la sauvegarde systématiquement dans un des mes nombreux dossiers d’inspiration. J’ai des dossiers d’inspiration partout : sur mon ordinateur, dans mon téléphone, sur Instagram, sur Pinterest … De temps en temps, je me plonge dans ces dossiers afin de me reconnecter avec ce que j’aime et ça m’a fait beaucoup de bien.

À défaut de citer des noms, je peux décrire les tendances générales et les thèmes récurrents que l’on trouve dans mes dossiers : l’expression de la féminité, la beauté, la légèreté, le rêve, le mystère… Mais aussi des jeux de lumière saisissants, ​de jolies compositions, ​des portraits touchants, des mises en scène incroyables… Voilà les domaines qui m’inspirent et qui me touchent.

Parles-nous de cette série de photos. Pourquoi la danse ?

Le mouvement et l’expression du corps me parlent beaucoup, surtout quand cela est relié à la féminité, et ça depuis toute petite (je dessinais souvent de grandes et belles femmes). Je perçois la danse comme une extension naturelle de la féminité et je trouve que c’est beau à regarder, tout simplement.

Dans la photographie, la prise de vue en vitesse lente a quelque chose de très intéressant car elle révèle et elle fixe des mouvements qui existent bel et bien, mais que notre œil ne voit pas de la même façon. C’est ce qu’il se passe lorsque l’on photographie une aurore boréale ou un ciel étoilé, ou quand on fait du lightpainting. Ici, avec la danse, j’ai fait beaucoup d’essais pour trouver la vitesse parfaite afin d’avoir un sujet reconnaissable (une danseuse) dont les mouvements sont imprimés sur l’image sans être trop flou non plus. Parfois je demandais à la modèle d’aller plus ou moins vite selon les mouvements . Et parfois je laissais la danseuse bouger à son rythme et je m’adaptais à elle.

On me dit souvent que ces images ressemblent à des peintures, ce qui est pertinent car même si je n’utilise pas de gouache ou d’aquarelle, je « dessine » bel et bien avec de la lumière...

Qu’est ce que ces projets personnels t’apportent ?

Un projet personnel peut apporter beaucoup quand on s’y investie pleinement. Après le projet du collectif des « 12 photographes s’inspirent » que j’ai co-crée et auquel j’ai participé durant ses 4 années d’existence, je me rend compte aujourd’hui avec le recul que cela m’a permis de m’améliorer en photographie en testant sans cesse des nouvelles techniques, de développer ma créativité et de rencontrer du monde ! Et puis j’aime cette idée de pouvoir montrer que l’on est capable de faire autre chose aux yeux de nos clients qui nous connaissent seulement à travers leurs photos de mariage ou de famille.

C’est grâce à ma première série de photo sur la danse (« La danse de Jeanne ») que j’ai réussi à obtenir le titre de Qualified Eurpean Photographer (QEP) en 2016. L’année suivante, j’ai continué cette série avec deux autres danseuses, en abordant des thèmes couleurs différents. J’ai tenu à respecter une certaine linéarité entre les séries en adoptant le même éclairage, des tenues similaires en voile pour dessiner le mouvement et avec les cheveux courts. Chaque série commence et termine par une image « nette » de la danseuse. Aujourd’hui j’ai donc crée 3 séries photos de danse, avec 12 images par séries : « La danse de Jeanne », « La danse de Marie » et « La danse de Stéphanie ».

Certaines de ces images m’ont aussi permises d’être exposées, comme par exemple en 2017 au festival photo d’Overpelt, « Lens op de mens » situé en Belgique, ou encore à l »Été des portrait » à Bourbon-Lancy durant l’été 2018. J’ai également été primée à l’IPA (International Photography Awards) en septembre 2018.

J’aimerais bien trouver un lieu pour faire une exposition avec ces 3 séries de danse. Je cherche un endroit dans l’Hérault ou dans le Gard, qui puisse dégager une atmosphère compatible avec ce genre d’images.

Comment définies-tu ton style ?

Je pense avoir un style assez poétique, doux, naturel avec une pointe de créativité. La nature est très souvent présente dans mes clichés. Mais c’est un peu compliqué de définir mon style car j’aime l’image sous différentes formes. Autant j’aime beaucoup photographier le « vrai », avec de réelles émotions qui se déroulent sous mes yeux (là je photographie avec ma sensibilité), autant j’aime aussi parfois faire de la mise en scène avec les décors qui s’offre à moi pour jouer avec une composition, une symétrie (là je photographie avec ma créativité). Et quand je peux mêler les deux, j’adore !

As-tu un conseil pour les photographes qui nous lisent et souhaitent se lancer dans un projet personnel ?

Ne perdez pas de temps à vous poser trop de questions avant de commencer un projet personnel. ​A un moment, lancez-vous.​ Définissez le message que vous voulez faire passer ​et surtout, écoutez-vous. Contactez les personnes qui pourront vous accompagner sur vos projets, commencez les démarches, et tout le reste suivra tout seul. Les dés seront lancés et à vous de jouer pour finaliser à bien votre projet ! Et si ça ne fonctionne pas, et bien apprenez de vos erreurs et recommencez.

Agissez au lieu de rêver, c’est comme cela qu’on avance.

Write A Comment