Business & Marketing

5 étapes pour bien définir sa politique de prix

En tant que photographe professionnel, (et même en activité secondaire), il y a un sujet qui reste épineux: la politique de prix.
Partagés entre la valeur de ses images, la passion qui nous fait minimiser le temps passé à traiter nos photos, les tarifs des concurrents, le pouvoir d’achat de ses premiers clients, la peur de ne pas travailler, de surestimer son travail… on y passe des jours à tourner et retourner des chiffres dans tous les sens. Voici 5 étapes pour trouver la formule la plus rentable et efficace qui correspondra à votre business.

1. Patience…

Tout travail mérite salaire, c’est vrai, mais attention à ne pas vous hâter avant l’heure !
Prenez le temps de réaliser votre portfolio en offrant vos premières séances, attendez de maîtriser un minimum la qualité de vos images, de connaître vos points forts, vos axes d’amélioration, votre domaine de prédilection et enfin, d’être prêt à vouloir fermement vivre correctement (ou tirer partie, pour ceux en activité secondaire) de votre passion pour la photographie.

2. Chacun pour soi!

Cette petite phrase un peu directe ne cherche pas à vous agresser, mais à vous faire prendre conscience que rien ne sert de copier la politique tarifaire de votre collègue, même si elle fonctionne parfaitement pour lui. Pourquoi ? Tout simplement parce que chaque entreprise est différente. Vous n’avez certainement pas le même matériel, la même cible client, les mêmes besoins financiers, le même niveau technique… ou encore la même personnalité.

Donc, il n’y a que VOUS qui puissiez définir VOTRE politique de prix. Parce qu’il ne s’agit pas simplement d’afficher un chiffre, il faut bien réfléchir à ce que vous souhaitez offrir à vos clients, à ce qui est en harmonie avec votre éthique, avec la philosophie de votre entreprise. Dans ce sens, vos fournisseurs de packaging, de produits (tirages, albums…) ne seront pas les mêmes que votre voisin. Alors pourquoi auriez-vous la même stratégie ?

Soyez VOUS-MEME, SINCERE et AUTHENTIQUE dans la définition de votre business modèle. Ecrivez clairement ce que vous souhaitez apporter à vos clients. Est ce un souvenir palpable? Est ce l’expérience d’un moment exceptionnel? Est ce la réconciliation avec eux-mêmes, leurs complexes, leur image ?… Et aussi comment vous souhaitez vendre vos services : préférez-vous rencontrer vos clients avant la séance, prévoir un RDV pour lui faire découvrir ses images après la séance et jouer la carte de l’émotion…

3. Planifiez votre succès

En d’autres termes, réalisez un business plan. Bien que ce ne soit pas indispensable dans le cadre de « petites » entreprises, cela vous apportera un fil conducteur dans la réussite de votre aventure de photographe professionnel. Si les premières étapes ont bien été réalisées, vous avez en main les cartes nécessaires pour définir:

  • Votre / vos domaine(s) de prédilection(s) (les reportages mariage, la photo culinaire, une spécialisation en « newborn posing »…)
  • Le temps que représente la réalisation d’une séance, et le traitement des images,
  • Les investissements à réaliser pour travailler vos points faibles (workshop photo, coaching…),
  • Le matériel à acheter (second boitier si vous vous lancer dans la photo de mariage par exemple…),
  • La cible client que vous souhaitez viser, et comment appréhender ces personnes : achat d’encarts publicitaire, de flyers, inscription à des annuaires, des réseaux professionnels… Bref, vous avez une idée de votre budget communication.
  • La « concurrence » (ou ils sont, ce qu’ils proposent, votre différence, votre valeur ajoutée par rapport aux collègues),
  • Les produits que vous souhaitez proposer (vous avez donc, au préalable, tester différents fournisseurs ou services pour trouver les éléments qui sont en parfaite adéquation avec votre style, votre philosophie).

Le business plan contient un aperçu de votre situation à date, mais aussi une projection de votre entreprise à court et moyen termes. Cela vous donne des objectifs à atteindre, et la motivation de ne pas baisser les bras lorsqu’un petit nuage se profile.

4. Calculez votre CODB

Le « Cost Of Doing Business » est un indicateur important à connaître pour toute entreprise! Très clairement c’est une formule qui va vous indiquer le tarif en dessous duquel vous ne devez pas travailler car cela mettrai la rentabilité de votre entreprise en péril. La formule de calcul est :

CODB = (CHARGES + SALAIRE) / NOMBRE DE SEANCES

Pour réalisez votre CODB, vous devez donc additionner TOUTES vos charges annuelles, même celles qui ne s’imputent pas directement à une séance (loyer de votre studio, abonnement web, téléphone, assurances, votre matériel en divisant le coût annuel en fonction de la longévité estimée, vos frais de packaging, envois postaux, communication, formation, compléments santé, retraite…) au SALAIRE annuel que vous souhaitez gagner. Il est important de bien réflechir à ce dernier montant, il doit être réaliste et en adéquation avec votre situation personnelle.

Une fois tout additionné, vous divisez ce chiffre par le nombre de séances (et/ou de reportages) que vous voulez réaliser sur l’année.

ATTENTION: Si vous réalisez à la fois des mariages et des séances, il ne s’agira pas de calculer le nombre de séances + le nombre de mariages! Le prix d’une séance ne sera pas le même que celui d’un reportage mariage d’une journée entière. Il faudra donc ajouter un coefficient. Par exemple: vous pourrez compter un mariage comme 4 séances photos. Ainsi, si vous pensez signer 8 mariages pour cette année et réaliser en moyenne 1 séance / semaine (moins 4 semaines de vacances), votre formule ressemblera à : (CHARGES + SALAIRE) / (48 + (8×4)).

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5. PRENEZ le controle de votre entreprise

Avec votre CODB en tête, vous avez maintenant le contrôle de votre entreprise. Vous connaissez le seuil en dessous duquel vous devez refuser de travailler.

Mais vous allez me dire: n’est il pas préférable d’accepter une séance photo sous mon CODB plutôt que rien ?
Et bien NON, la formule inclus des jours sans séance (et/ou reportage), des jours qui sont tout aussi indispensables pour le succès de votre entreprise. Les jours sans shooting vous permettent d’effectuer le post-traitement de vos images, de mettre à jour votre blog, d’affiner votre marketing, de réaliser des formations, de tester votre nouveau matériel, de chercher de nouveaux lieux pour une séances exceptionnelles, de répondre à vos mails… Bref, ce ne sont pas des jours de vacances non plus!

vous souhaitez créer une société pérenne, responsable et profitable, fiez-vous à votre CODB!

Et n’oubliez pas de le remettre à jour, chaque année ;)

Cet article a été rédigé par RACHEL NETHING

6 Comments

  1. Bonjour,

    J’ai quelques remarques à formuler :
    La première sur le temps de travail, ce n’est pas le temps que vous souhaitez travailler qui importe mais le temps que pourra vous consacrer votre clientèle. Exemple extrême, vous photographiez les bateaux de plaisance du port, les clients ne seront donc disponibles que pendant leurs vacances entre mai et octobre grand max.
    Au maximum je pars toujours sur une base de 220 jours travaillés et 50% du temps facturable pour une entreprise fonctionnant à 100%. Ce qui n’est jamais le cas, il est conseillé d’être à l’équilibre à 75% d’activité. (66 jours est donné comme moyenne haute par la fédé des artistes photographes, 45 étant le minimum – juste cité pour donner un ordre d’idée)
    Ma seconde remarque est que si, pour calculer ces prix de vente, ce sont les coûts divisés par le nombre de jours facturable, même à 75% des capacités de l’entreprise çà ne laisse aucune marge de manœuvre. Soit avant soit après la division une marge doit être appliquée. On parle souvent de taux et 15% est souvent cité, je préfère ajouter aux coûts le fond de roulement qui aura été calculé. Ce fond de roulement permet de ne pas avoir d’incidents bancaire et de faire face aux mois creux ou à un imprévu (maladie, panne de matériel, vol, etc…).
    Je me fonde sur mon expérience en tant qu’artisan imprimeur, mais ce qui me fait peur ici c’est le décalage entre le calcul que je sais juste et les prix que je vois sur internet… Je sais que je ne devrais pas, mais çà met un sérieux doute à mon projet…

    • Bonjour Gilles,

      Le calcul donne le coût en dessous duquel vous ne devez pas vendre. Mais ce chiffre est juste une base, vous pouvez vendre au dessus de ce prix si vous estimez que votre valeur ajoutée, votre travail, votre investissement personnel auprès de vos clients… le valent.

      Il y a de tout sur internet. S’il est nécessaire de regarder sa « concurrence » pour faire son étude de marché, il n’est pas recommandé de se caler sur leurs tarifs. Votre business sera certainement différent, il reposera sur une cible différente, ou une valeur-ajoutée propre à vous, ou………… Différenciez-vous pour créer votre marché ;)

  2. Merci de cet article très éclairant ! Juste une question : quand on démarre on ne sait pas du tout à quoi va ressembler l’année à venir : 1 contrat avec client par semaine, 1 par mois…etc…(pour de la photographie commerciale comme projet de business dans mon cas). je veux dire par là que le calcul du coût en dessous duquel on ne peut accepter de travailler est complètement différent, en fonction de ce nombre de contrats !Il passe facilement du simple au double ! Comment procéder pour être réaliste sur ce coût moyen, sans avoir non plus à sous-coter ou surcoter son travail ? Sur quelle base démarrer pour ce calcul ? Merci par avance de vos éléments de réponse, et bravo encore pour ce site qui est excellent !

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