Inspiration

Le projet photo de Sébastien Beghin

Voyage, photo, noir et blanc & Rolleiflex

Vous connaissez très certainement Sébastien Beghin en tant que talentueux photographe de mariage. Voici une autre facette de ses talents: découvrez son projet de photographie artistique qui vous invite au voyage à travers son Rolleiflex !

Qui es tu ?

Sébastien, j’ai bientôt 35 ans, je vis dans le Nord, natif et vivant près de Lille. Je pense être quelqu’un de simple, aimant la vie, les bonnes choses et la photographie en fait partie. Je travaille de plus en plus ma photographie personnelle et j’aimerai vous en faire profiter.

Lorsque j’avais 12 ans, on m’a demandé si je voulais un appareil photo en cadeau, j’ai répondu que ça ne me servirait à rien… Intéressant, lorsque l’on remarque aujourd’hui que c’est bel et bien une passion dévorante.

Enfin réellement la photo est arrivée dans ma vie après la video, dans un club au lycée. Le bac en poche, je n’ai plus eu accès aux bancs de montages video. A l’époque, les ordinateurs ne peuvent pas encore remplacer les magnétoscopes vhs et tables de mixage son, le matériel vaut trop cher. Et à peu près au même moment, je me retrouve avec un appareil compact, je fais une photo de coucher de soleil en Bretagne (le classique du débutant) et je trouve le monde de la photo intéressant pour montrer son travail face à la vidéo.

Mes premiers pas se font donc en argentique couleurs, je me place sur les ponts au dessus des autoroutes pour faire des pauses longues, oui déjà! Puis, arrive en 2004, le numérique que je teste et au même moment on me fait découvrir des tirages argentiques barytés dans un club photo, je tombe amoureux de ce procédé… J’ai toujours aimé les nouvelles technologies mais je préfère les beaux objets et le travail à la main.

Sinon je me qualifierai de fonceur, passionné, créatif, lorsque j’ai une idée en tête, j’aime tout apprendre pour la réaliser. Mais j’apprends maintenant à prendre mon temps… Et ça se ressent aussi dans ma photographie actuellement.

Chenonceau-Sebastien Beghin-1
Lieu : Chenonceau

Peux tu nous parler de ton projet personnel ?

Mon travail personnel se compose de deux choses : le voyage et la photo.

J’aime faire découvrir par mon regard les endroits où je me promène. Réussir quand on le peut, à donner une autre vision des villes et lieux historiques connus (Paris, Londres ou Bruges). J’aime les monuments, j’aime l’histoire, mais je remarque aussi que le tourisme économique est omniprésent, les villes sont surchargées des mêmes magasins, on risquerait même d’en oublier où nous sommes.

J’essaie de présenter cette double vision, en prenant les reflets des vitrines montrant une rue, un monument connu, avec en même temps la vision intérieure d’une galerie d’art, d’un restaurant… Mais lorsqu’un lieu peut être pris simplement, je m’y attarde un moment, je prends le temps, de le découvrir, de le vivre, et je déclenche surtout de nuit ou en pause longue le jour, si la météo le permet. Lors d’une exposition, on m’a demandé si une photo était New York et j’ai aimé dire à cette personne que c’était la Défense, mon pari était réussi.

Voilà ce qu’ est mon travail personnel sur les villes, je fais de même pour les paysages mais avec des photos plus simple (on en reparle une autre fois?)

Le but : vous faire voyager différemment, toujours en noir et blanc. (pour le moment)

Reflet de Bruges
Lieu : Bruges

Quelle est la particularité de ton matériel ?

J’utilise le Rolleiflex T, un appareil de 1960 environ, moyen format utilisant des pellicules 120. Sa particularité est d’être simple, de n’avoir que l’essentiel : réglage de la vitesse et de l’ouverture! Pour ma part ce que j’aime surtout c’est sa visée, on voit dans un dépoli. Regardez un jour là dedans et vous tomberez certainement amoureux de ces objets.

[bctt tweet= »Ce que j’aime surtout c’est sa visée, on voit dans un dépoli. #Rolleiflex #SebastienBeghin »]

Mais principalement, le rolleiflex est léger, et il est surtout bi-objectif, par rapport à un hasselblad (501CM que j’ai possédé aussi). Le rolleiflex permet de poser un filtre (gris neutre ou rouge pour moi) et de toujours voir son cadre de composition grâce à son bi-objectif et sa visée TLR alors que ce ne fût pas son rôle initial (il était conçu pour le reportage).

Bien sûr il y a l’objet mais il y a aussi le choix d’utiliser la pellicule. J’en ai testé beaucoup, et dernièrement ce fût la HP5+ (400 iso) en ville, avec sa réciprocité on peut se permettre des temps de pose longs en filtre ND, mais on peut aussi faire des photos à main levée sans filtre.

Pour un voyage de 4 jours je pars avec 10 pellicules 120, un rolleiflex, un holga, un filtre ND 10 diaph, un filtre rouge, déclencheur souple, pied manfrotto carbone, de l’eau pour la journée et des dragibus :) le reste ensuite se trouve dans la valise ou le Van VW…

London-buckingham palace-Sebastien Beghin-2
Lieu : Buckingham Palace – Londres

Qu’est ce que cela t’apporte ?

Pas grand chose, à part du plaisir, et je pense que c’est le but d’une passion. Si un jour mon travail personnel m’apporte quelque chose j’en serais ravi. Maintenant, je ne peux pas dire que ça m’apporte rien. Cela sert à mon approfondissement photographique, plus on en fait et plus l’oeil sera adapté à tous les sujets.

Je connais le style de photo que j’aime faire, le style de noir et blanc, très contrasté; voyager, me balader avec mon rolleiflex, me donne des idées pour la photographie de mariage, les deux styles sont très proches actuellement. De plus avec l’appareil Sony A7 et objectif Leica que je pose dessus, j’utilise mon matériel un peu comme un TLR à l’écran. Je pense que beaucoup de mon travail en mariage, vient de mon travail personnel (l’architecture, les lumières naturelles, les compositions, l’émotion par contre ça doit venir de mon ressenti) et lorsque des mariés me demandent, je sais qu’ils aiment mon style, sinon je leur conseil de voir un autre photographe.

Prochainement je pense exposer ces photos, je ne sais encore où et quand…

London-Big ben-Sebastien Beghin-1
Lieu : Big Ben – Londres

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Le photographe qui me plaît particulièrement c’est Michael Kenna, mon travail s’en rapproche mais j’essaie de ne pas copier lorsque je me trouve dans un lieu où il est déjà passé. Il est important de trouver son style. Des photographes comme Trent Parke qui manient le contraste parfaitement, m’influencent aussi, de même pour le grain de Michael Ackerman…

L’ensemble forme mon style, mais mon oeil, mon regard, et ma personnalité créent mes photos.

Paris-Le louvre-Sebastien Beghin-2
Lieu : Le Louvre – Paris

Quelles sont tes astuces pour rester créatif ?

Aucune, je crois que mon cerveau s’en occupe bien, pour moi tout est photo, je vois des nuages dans le ciel, je pense photo, je vois un sujet d’actualité qui me fait bondir, je pense à un sujet. Le problème est toujours la mise en oeuvre de ces projets mais on a une vie pour ça, et j’espère bien que toutes les idées que j’ai ou j’aurai me permettront de ne jamais me poser en ne voulant plus faire de photos!

Sinon la musique m’influence beaucoup… ça me transporte.

les feuilles des arbres de palais royal
Lieu : Palais Royal – Paris

Quelle est ta photo préférée et pourquoi ?

Surement la prochaine… j’espère, sinon j’aime beaucoup celles diffusées.

Lieu : Bruges
Lieu : Bruges

 

J’aime particulièrement mes photos confuses par le reflet, je ne pense pas que ce soit celles qui font tilt aux personnes qui les voient dès le premier coup d’oeil, mais moi j’aime beaucoup cet enchevêtrement de détails… Et en exposition, lorsque l’on parle de ces photos, lorsque les gens s’arrêtent et s’interpellent… je leur explique et bien souvent ils repartent avec l’une d’entre elles, elles racontent une histoire, une pensée, une idée.

Logo Sebastien Beghin

www.sebastienbeghin.com – www.art.sebastienbeghin.com

2 Comments

Write A Comment